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LARA FABIAN
L’écriture de son livre a toutefois été différente.
« Ce n’était pas pareil, parce que ce n’était pas des chansons. Pour un livre, on écoute la voix en nous qui s’élève pour raviver une mémoire. Pour moi, solliciter ma mémoire a déclenché le récit qui a pu s’articuler avec une immense simplicité au travers ma volonté de partager mon histoire. Le plus diffi- cile était certainement de retrouver les émotions du moment où je les ai vécues. »
UNE DÉMARCHE DISCRÈTE
Après plus de trente ans de carrière, l’écriture est encore une démarche intime pour Lara Fabian.
« J’écris quand il y a un album en préparation, c’est évident, mais je peux aussi me mettre à l’écriture parce que j’ai besoin de mettre à plat des états d’âme. C’est encore, pour moi, une manière d’évacuer. Cependant, ce n’est pas un exercice quotidien, c’est seulement lorsque j’en ai besoin. »
Au cours de tout son parcours qui l’a menée des États-Unis à la Russie, en passant par les plaines belges ou les régions de France, Lara Fabian
n’a jamais souhaité mettre en avant son statut d’autrice-compositrice-interprète. Un choix qu’elle explique par plusieurs raisons autant personnelles que circonstancielles.
« Je crois que c’est une question de génération. Dans celle à laquelle j’appartiens et lors de laquelle je suis apparue musicalement, les femmes, surtout celles qui étaient précédées par leur voix, n’avaient pas matière à être des autrices-compositrices, et
si elles l’étaient, elles n’en faisaient pas forcément mention, elles ne le mettaient pas de l’avant. »
Même si c’était une évidence pour elle qu’elle exprimait avec sa voix tous ses tourments, ses doutes et ses questionnements intérieurs, elle n’a jamais eu envie de revendiquer la maternité de ses textes puissants et, souvent, tellement autobiogra- phiques. Justement parce que c’était une évidence. « J’ai toujours exprimé ma voix par l’interface de ma pensée, ça a toujours été comme ça. Je n’ai jamais pensé qu’il fallait absolument le dire. D’un autre côté, si certains l’ont vu et ont voulu s’en faire des messagers, ils ne l’ont pas fait parce que, par prin- cipe, une fille qui chante, et qui chante bien, c’était déjà assez. Il ne faudrait pas en plus qu’elle écrive ses propres chansons. »
Heureusement, la situation a bien changé aujourd’hui pour les femmes qui peuvent désormais avoir des voix divines, écrire leurs propres chansons, et se positionner comme autrice-compositrice-interprète.
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ENTREVUE EXCLUSIVE