Page 14 - gregory charles
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   ACTIVITÉS EN BIBLIOTHÈQUE
nourrissant et rafraichissant. Avec les adultes, c’est par- fois figé et il faut travailler plus fort pour qu’ils se laissent aller. La peur du ridicule prend le dessus, c’est normal.
EST-CE QUE MME CHOSE SE DÉPLACE ÉGALEMENT DANS LES BIBLIOTHÈQUES DE  LA RÉGION ?
Oui, j’ai fait plusieurs visites à Sept-Îles, Port-Cartier, Forestville, Tadoussac et Les Bergeronnes. À Baie-Comeau, j’ai aussi fait la tournée des CPE, des parcs et des camps de jour. Mon nom circule depuis 2014 et comme je suis une animatrice professionnelle et qu’il n’y a pas beaucoup d’offres d’animation de lecture, on m’engage régulièrement. J’ai quitté Montréal il y a un an et demi et je me suis installée aux Bergeronnes. J’ai décidé de m’impliquer dans l’anima- tion de la bibliothèque pour la valoriser et la stimuler. Et avec Mat, le responsable, c’est génial; il a vraiment lancé un mou- vement pour que la biblio devienne dynamique.
En habitant sur la Côte-Nord, je découvre à quel point c’est fondamental pour les petites communautés d’avoir une bibliothèque. Il faut y investir davantage; il y a si peu de lieux publics et gratuits de culture où l’on peut se re- trouver. Surtout l’hiver! Les bibliothèques doivent deve- nir ces lieux rassembleurs. C’est encore plus important ici qu’ailleurs! Un endroit chaleureux et invitant, pris en charge par une personne dynamique et accueillante; ce sont les éléments clés! Mais bien sûr, ça prend une vo-
lonté politique. On le voit aux Bergeronnes avec Mat et Nathalie Ross, une mairesse pro-culture; ce n’est pas parfait, mais c’est tellement mieux! Il faut pousser et se battre, car il y a beaucoup de travail à faire. Il faut changer les mentalités, c’est trop important.
EST-CE QUE C’EST DIFFICILE D’INTÉRESSER LES GENS DE LA RÉGION AUX LIVRES  ET À LA LECTURE ?
Je trouve qu’avec les jeunes, c’est plus facile, car ils ont moins de barrières. Avec les adultes, j’avoue que c’est plus difficile. La bibliothèque et la lecture, c’est moins dans l’ADN des gens d’ici, ce n’est pas naturel. Il y a un travail à faire au niveau de l’ouverture des gens, mais la bibliothèque doit elle aussi s’ouvrir et aller vers eux. Par exemple, organiser des activités hors des murs; faire des petits pas pour rejoindre les gens.
Je rêve d’une bibliothèque dans une église, d’un lieu de rassemblement avec un café et des activités culturelles de toutes sortes. Si ton lieu est austère, sans ambiance et qu’il ne s’y passe rien, les gens n’y viendront pas. Ça prend un investissement, une ouverture et une vision de la part des municipalités. Engager du personnel qualifié, augmenter les heures d’ouverture, organiser des activi- tés pour tous, aménager un lieu attirant; ça demande du travail, des efforts et de l’argent, évidemment. Ce que la bibliothèque peut devenir, c’est ça la clé!
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