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« DANS MA FAÇON D’ÉCRIRE, JE COMMENCE TOUJOURS EN ME POSANT LA QUESTION À SAVOIR QUELLE HISTOIRE JE VEUX RACONTER.
JE VOIS MES SPECTACLES COMME UN COURS
DE SCIENCE. »
Passionné par la science de l’évolution, Boucar Diouf reste avant tout un scien- tifique dans l’âme, même s’il sait ha- bilement provoquer les rires dans ses interventions, qu’elles soient orales ou
écrites. « Dans ma façon d’écrire, je commence toujours en me posant la question à savoir quelle histoire je veux raconter. Je vois mes spectacles comme un cours de science. »
Dans son nouveau spectacle, Nomo Sapiens, il voulait par exemple replacer l’humain à sa véritable place dans la création, sortir du nombrilisme sapiens qui se croit unique.
« Une fois que mon histoire est construite, j’ajoute l’humour. Je raconte des anecdotes qui font rire les gens, mais je reviens toujours au sujet. Le squelette du spectacle est mon cours, et l’humour, ce sont les muscles que je rajoute dessus. J’écris véritablement en deux temps, et la troisième étape est d’essayer de rendre certains moments plus touchants. »
D’ailleurs, l’écriture est un réel plaisir pour ce bourreau de travail. « L’écriture est ma thérapie depuis toujours. J’ai rencontré ma blonde à l’âge de 24 ans à Rimouski. Elle me rappelait récemment qu’elle m’avait dit à l’époque que j’étais « workaholic », parce que j’étais tout le temps sur mon ordinateur en train d’imaginer des choses. Mais écrire, ça me fait du bien. Inventer des histoires, les écrire, les fignoler et les déposer dans un dossier de mon ordi, sans que ça ne serve à rien la plupart du temps, ça soigne quelque chose chez moi. Je secrète
de la sérotonine quand je travaille sur une histoire. »
Si l’écriture est d’abord thérapeutique pour lui, le fait de partager ensuite ses histoires avec les autres, c’est un bénéfice supplémentaire.
« Quand j’écris un livre, il y a deux moments où je suis véritablement heureux. Quand j’envoie mon manuscrit à l’éditeur et quand j’ouvre la boîte contenant les vingt premiers exemplaires. Après, c’est fini. »
DES LECTURES UTILES
De son propre aveu, Boucar Diouf lit énormé- ment, mais pas n’importe quoi. « Je fais des lec- tures multidirectionnelles. Je viens du milieu de la biologie, je suis océanographe de formation, mais avant ça, j’ai étudié en physiologie animale et en biologie végétale. Et comme j’aime beau- coup l’histoire, l’anthropologie et la sociologie, je lis dans tous ces domaines. » Mais quand il s’agit de bâtir une histoire pour un livre, une émission ou un spectacle, c’est toujours la biologie qui s’impose en premier. « J’ai quand même lu des dizaines de livres et fouillé tout cet univers pour faire mes émissions de radio, ça fait dix ans que je fais La nature selon Boucar.
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