Page 21 - Mélanie Maynard
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 « ÇA ME PERMET UNE VRAIE LIBERTÉ, CELLE DE SORTIR DU CADRE. ON ME LAISSE DÉCIDER DE CE QUE JE VEUX FAIRE. »
D’ailleurs, Mélanie Maynard tient à garder dans son émis- sion la fraîcheur et la spontanéité qu’on lui connaît sur les réseaux sociaux. « Cette année, on a une nouvelle équipe à la réalisation avec de nouveaux monteurs. Ils ont par- fois tendance à me polir, à mettre ça beau, mais je ne veux pas. Je veux que ça reste brouillon, qu’on garde l’am- biance de terrain. »
UNE AUTHENTICITÉ REVENDIQUÉE
Malgré les années d’expérience qu’elle cumule, Mélanie Maynard ne s’assoit jamais sur ses expériences passées. Même si elle sait de mieux en mieux ce qui peut fonction- ner à la télé, le doute fait toujours partie de son quotidien. « Je doute toujours et c’est même vraiment fatigant pour les gens qui travaillent avec moi. Je doute constamment. Avec la cheffe recherchiste, on se texte souvent le soir, et là, je propose de changer des choses, de faire une entre- vue de telle façon, d’annuler des accessoires que j’avais demandés... Je dirais que c’est la première fois de ma vie que les gens se sont adaptés à mon TDA, plutôt que mon TDA qui s’adapte aux autres. »
Le fait d’être acceptée et accueillie telle qu’elle est in- trinsèquement change beaucoup de choses pour l’ani- matrice. Cette attitude lui permet d’agir le plus naturelle- ment possible, en toute liberté. « J’ai l’impression d’être dans une plus grande authenticité, parce que c’est quand même une grosse machine. Longtemps, j’ai fait ce qu’on me disait, ce qu’il fallait que je fasse, j’ai fait les entre- vues que les gens voulaient qu’on fasse... » Elle recevait
alors les questions qu’il fallait qu’elle pose ensuite aux ar- tistes pour assurer leur promo. Mais cette façon de faire annihile l’énergie naturelle de l’animatrice et uniformise les entrevues, qui deviennent alors sans saveur et sans émotion. « Aujourd’hui, je lis le dossier de recherche et en- suite, je peux aller dans la direction qui m’intéresse. L’ar- tiste va aussi être plus étonné parce qu’il va avoir l’im- pression qu’on s’intéresse vraiment à un autre angle de sa personnalité. Il n’est ainsi plus dans sa cassette qu’il répète toujours en entrevue. »
Sucré Salé permet donc à l’animatrice d’être elle-même, avec ses défauts et ses qualités. « Ça me permet une vraie liberté, celle de sortir du cadre. On me laisse décider de ce que je veux faire. Il faut aussi tenir compte de la rapi- dité de tournage. On fait quand même cinq émissions par semaine, il y a donc quelque chose de plus brut, de plus spontané et de plus près de la réalité. »
Mélanie Maynard avoue qu’elle cherche toujours à se li- bérer des contraintes extérieures dans les contrats qu’on peut lui proposer. « La seule beauté d’être animatrice, c’est d’être au plus près de sa propre humanité et de sa vraie personnalité. Je ne veux plus être une bouche qui répète ou qui met en valeur, je veux que ce soit comme une conversation, un échange avec les invités. » Avec l’ex- périence, elle a l’impression de se rapprocher encore plus facilement de sa vérité. « Et plus je suis vraie, plus l’invi- té avec qui je vais parler va tomber dans sa vérité à lui aussi, par mimétisme. Il a plus tendance à se confier à quelqu’un qui est naturel qu’à quelqu’un qui lit ses ques- tions. En fait, je dirais que je ne cherche même pas les confidences, je cherche vraiment la rencontre. »
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