Page 12 - gregory charles
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COMBIEN DE TEMPS CONSACREZ-VOUS EN MOYENNE À L’ÉCRITURE D’UN LIVRE ?
Une bonne séance d’écriture joue entre 1000 et 1500 mots. J’essaie d’écrire le plus possible une version dé- finitive, même si je repasse environ 3 fois un manuscrit avant de le considérer assez fini pour l’envoyer à un éditeur ou à un concours. Un roman jeunesse fait entre 15 000 et 20 000 mots, donc à mon rythme plutôt
lent (je travaille 4 jours semaine dans un tout autre do- maine, je consacre environ 2-3 jours max à l’écriture, les fins de semaine), disons 3-4 mois d’écriture. Et ensuite c’est le processus de travail d’édition. C’est toujours pas loin d’un an au total. Et encore plus long pour un roman adulte de 50 000 mots !
QUELS CONSEILS DONNERIEZ-VOUS À UN ÉCRIVAIN EN HERBE ?
Écrire le plus possible. Se faire discipline. Et ne pas se censurer.
QUELLES SONT LES DIFFÉRENCES OU LES DÉFIS LORSQU’ON ÉCRIT POUR LES JEUNES ET POUR LES ADULTES ?
Le niveau de lecture je dirais. On peut tout dire aux jeunes, pratiquement, parler de tout. Mais il faut trou- ver la façon de le dire pour qu’ils comprennent, et pour qu’ils aiment ce qu’ils lisent. Parler leur langue, malgré mon âge qui avance !
LEQUEL DE VOS ROMANS AVEZ-VOUS TROUVÉ LE PLUS DIFFICILE À ÉCRIRE ?
À cran de montagne, mon deuxième chez Bayard. Le premier, Outarde, s’est pratiquement écrit tout seul. À cran de montagne a nécessité des rajouts, un plus long travail d’édition, il y avait plus de personnages, il fallait changer les façons de parler de chacun, beaucoup de boulot ! Et je n’avais pas mon pote Michel pour m’aider à me déprendre !
J’AI REMARQUÉ QUE VOUS AVEZ CO-ÉCRIT CERTAINS ROMANS. COMMENT SE DÉROULE CE PROCESSUS ?
Michel écrit un premier jet, un squelette assez précis bien divisé en chapitres. Donc pour moi, ça commence par une lecture. Et ensuite, je m’approprie tout ça ! Je raconte son histoire, mais change les angles, les points de vue. J’y ajoute mon style. Au final, je double à peu près le manuscrit de base, le scénario si on veut. Je lui envoie au fur et à mesure ce que j’écris après chaque séance, et on se parle de tout ça autour d’un feu de camp ! On ajoute ainsi des couches, de la substance, de la chair et du sang aux personnages, qui en deviennent plus vivants !
POURQUOI AVEZ-VOUS ACCEPTÉ D’ÊTRE L’AUTEUR INVITÉ DE LA DICTÉE HYDRO-QUÉBEC DE RÉSEAU BIBLIO ?
Ça fait partie de mon mandat je crois, de partager mon amour des livres. C’est une façon de rendre à la communauté, c’est une forme d’implication dans mon milieu.